Le rideau s'ouvre et le spectateur se retrouve, in medias res, au coeur de la transmission: un jeune couple, dans les années 80, s'apprête à donner la vie et se trouve confronté au deuil, celui du père de Christian alors que lui-même est sur le point de devenir père. C'est en cherchant le fil de sa vie à travers une photo de son père qu'il découvre son histoire, celle de sa famille s'inscrivant au sein même de la grande Histoire. Son père aurait fait partie du réseau du Musée de l'Homme, l'un des premiers organismes clandestins de résistance.
Ce sont cinq acteurs, emprunts de justesse et de talent, qui entremêlent le quotidien d'une dizaine de personnages, liés entre passé et présent. Si quarante années les séparent, l'inéluctable destin les lie par la force de la Résistance.
L'habile mise en scène, métaphore de la recherche et de la Mémoire, se déploie sous nos yeux grâce à des cartons d'archive exhumant le secret de ces ombres qui pèsent sur le présent et créent un passage symbolique vers le passé..
Au rythme des projecteurs, Christian fait toute la lumière sur son histoire à travers celle de son père et achève le pont entre la petite histoire et la grande Histoire lorsque le nouveau né est baptisé du nom hautement emblématique de Hugo, rappelant ainsi Victor Hugo, hantant la pièce de son esprit pour la lutte démocratique: Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent.
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres la perdront,
Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire
Tu seras un homme, mon fils.
If, Rudyard Kipling